Les faits se sont déroulés samedi 15 octobre 2022, vers 2h du matin, près de la Tour des Anglais (pont de l’hôpital), à Angers.
Aurélien et Olivier, un couple d’homosexuels trentenaires qui rentrait chez eux à pied, étaient suivis par un groupe de trois hommes. L’un d’entre eux, le plus costaud, les a traités de « PD », de « tapette », leur a demandé : « qui fait l’homme, qui fait la femme ? », parce qu’ils se tenaient par la main.
Il s’est alors rué sur le couple, les frappant violemment tous les deux, parce qu’Aurélien et Olivier n’acceptaient pas de se faire insulter gratuitement. Bilan : respectivement un et cinq jours d’incapacité temporaire de travail pour le couple.
Une des victimes ayant donné l’alerte au 17, la BAC est arrivée très rapidement sur les lieux. Avec les deux victimes embarquées, elle a pu rapidement arrêter l’auteur des faits. Les deux autres hommes qui n’avaient pas porté de coup, mais qui n’avaient pas non plus interrompu les violences, ont été arrêtés plus tard.
Après avoir chacun déposé plainte, les victimes ont été vues par le service médico-légal du CHU. C’est ce lundi matin qu’elles ont appris que l’affaire serait jugée en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel d’Angers. Aurélien et Olivier ont alors contacté Quazar pour avoir des informations et savoir comment allait se dérouler l’audience.
Ce lundi 17 octobre, à l’audience le prévenu, un homme de 37 ans, a reconnu les faits et son fort taux d’alcoolémie samedi dernier. A l’issue des débats, le tribunal correctionnel a condamné l’agresseur d’Aurélien et Olivier à 16 mois d’emprisonnement ferme, avec maintien en détention et ordre d’incarcération immédiat, en raison de ces faits graves et de ses dix-sept autres condamnations.
Cette condamnation se compose de 12 mois ferme – Eric Bouillard, le procureur de la République, avait requis trois ans ferme – et de quatre mois de révocation du sursis en cours de l’agresseur.
A l’audience, Aurélien et Olivier se sont constitués partie civile, c’est à dire en capacité de demander des dommages et intérêts à leur agresseur, tant pour les bris matériels, que pour le préjudice moral subi lors de l’agression.
A la demande d’Aurélien et Olivier, Quazar s’est aussi constitué partie civile, mais cette fois pour représenter la cause des personnes homosexuelles dans leur ensemble, rappelant les chiffres toujours en augmentation des agressions homophobes sur le territoire national, comme à Angers.
Les trois constitutions de partie civile ont été reçues par le tribunal correctionnel. A la demande des victimes, le calcul des dommages et intérêts a été renvoyé en mars prochain, en raison du délai trop court pour le faire sereinement et pour pouvoir quantifier les effets possibles du stress post-traumatique à venir.
Quazar salue la détermination, la tenue et le courage d’Aurélien et Olivier face à leur agresseur durant l’audience, vécue avec beaucoup d’émotion pour tous les deux, obligés de revivre à distance les scènes à l’évocation des faits. Une émotion qui n’a pas empêché les victimes d’interroger à la barre le prévenu : « Vous dites avoir des gays dans votre famille et les aimer, mais pourquoi nous insulter et nous frapper ? Comment vous croire ? »
Le tribunal correctionnel a répondu à cette simple question en entrant en voie de condamnation.
Stéphane Corbin
président de Quazar,
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