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Non à l’homophobie et la transphobie !

Nous étions 170 manifestants le lundi 5 novembre à Angers pour dire “Non à l’homophobie et la transphobie”, à l’appel de Quazar et de Tonic’s. Ce rassemblement était soutenu par : l’APGL 49, le collectif Lucioles de l’université d’Angers, Contact 49, le collectif Éphémère, le Refuge de l’Arc-en-Ciel (Ancenis), le collectif Émancipation, Tagayda (Saumur), la CFDT, le Planning familial, Aides.

Ci-desssous, la prise de parole de Quazar :

Nous manifestons ce soir pour dire non aux violences homophobes et transphobes. Depuis ces dernières semaines, les agressions physiques se multiplient, à Paris mais aussi dans beaucoup de villes de province. A cela s’ajoutent les menaces, les insultes, sur les réseaux sociaux ou sur les murs des bâtiments, comme en juin dernier sur la façade du local de Quazar avec menaces de mort.

Les auteurs de ces actes odieux, quand ils sont arrêtés, ce qui est loin d’être toujours le cas, sont parfois jugés et condamnés. Je dis parfois car un simple rappel à la loi est bien pratique pour les exonérer de toute peine. Et s’ils sont condamnés, ce sera souvent sans l’aggravation des peines pourtant prévue par la loi quand l’agression est homophobe ou transphobe ! A Angers, c’est carrément toujours le cas.

Mais ces brutes qui frappent en étant courageusement trois ou quatre fois plus nombreuses que les victimes sont-elles les seules responsables de cette violence ?

Comment ne pas évoquer, par exemple, la responsabilité du pape, qui conseille aux jeunes homosexuels de se faire soigner par un psychiatre ?

Comment ne pas évoquer la responsabilité de la présidente du Rassemblement national, ex-Front national, qui défend les propos racistes, sexistes et homophobes du nouveau président du Brésil ?

Comment ne pas évoquer la responsabilité du président national des Associations Familiales Catholiques, qui parle des « pédés » – oui, c’est le mot qu’il emploie – dans son intervention à l’université d’été de la Manif pour tous ?

Comment ne pas évoquer la responsabilité d’un philosophe qui a mal vieilli lorsque celui-ci, pour commenter des images du Président de la République en compagnie de jeunes hommes aux Antilles et ironiser sur sa prétendue homosexualité, écrit un texte glauque où transpire à chaque ligne l’homophobie ?

On ne les verra probablement jamais tabasser une personne homosexuelle ou transgenre au coin d’une rue. Mais par leurs propos délibérés, ils encouragent le passage à l’acte. Leurs paroles et leurs écrits sont des autorisations à frapper : moi je parle, et toi tu cognes.

A l’occasion de débats faussement policés ou de conférences transformées en meeting, les opposants à l’égalité des droits pour les personnes LGBT défendent le maintien, voire le rétablissement d’un certain nombre de discriminations à l’égard des personnes homosexuelles et transgenres.Tout discours prônant la discrimination enclenche la violence. L’Histoire nous montre qu’à toutes les époques et dans toutes les civilisations, les minorités discriminées ont été victimes de violences physiques, de façon épisodique ou de façon permanente. Une communauté, un groupe social qui a des droits inférieurs aux autres est vu comme lui-même inférieur. De là à vouloir persécuter, voire éliminer ceux qui sont considérés comme des « sous-hommes » il n’y a qu’un pas que certains franchissent sans hésiter.

On le voit, les responsabilités sont souvent partagées. Si parfois les auteurs de ces agressions physiques sont arrêtés et condamnés, les inspirateurs des ces actes restent impunis. On en trouve beaucoup dans les partis politiques, dans les médias, dans les églises ou les mosquées. Au nom d’une prétendue liberté d’expression, ils distillent la haine de l’autre, présenté comme différent, hors normes, dangereux. Ils tentent d’opposer une minorité contre une autre, c’est ce que fait l’extrême-droite avec hélas une certaine réussite : les personnes LGBT contre les musulmans, les populations pauvres contre les migrants. Ils utilisent les enfants pour légitimer leur refus des droits LGBT au mariage et à la famille : l’intérêt supérieur de l’enfant ne serait selon eux garanti que dans le cadre de la famille hétéroparentale…

A ce propos, les tergiversations du gouvernement sur l’ouverture de la PMA à toutes les femmes ne peuvent qu’encourager les opposants à l’égalité des droits LGBT à intensifier leurs pressions pour faire échec à ce projet. On a vu comment les agressions homophobes et transphobes ont augmenté lors des longs débats sur le mariage pour tous. Nous constatons aujourd’hui une recrudescence de ces violences au moment où débutent les débats sur la PMA.

Nous demandons une véritable mobilisation des pouvoirs publics, tant au niveau national qu’au niveau local, pour que cessent les violences homophobes et transphobes. Cela passe notamment par la prévention et par l’application de sanctions à la hauteur de ces violences. Et nous demandons que soient sanctionnés à leur juste mesure les discours de haine envers les personnes homosexuelles, bisexuelles et transgenres.

Nous sommes plus forts que ceux qui diffusent la haine, que ceux qui nous agressent violemment. Restons solidaires, mobilisés et fiers de ce que nous sommes.

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