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Tag homophobe sur le local de Quazar

Prise de parole de Quazar au rassemblement du 1er mai

Dans la nuit du samedi 29 avril au dimanche 30 avril,  le panneau qui se trouve à l’entrée du bâtiment qui abrite Quazar a été tagué avec ces mots : « Non aux homos », et la signalisation du local de l’association a été effacée. La prise de parole prévue pour le rassemblement du 1er mai a été modifiée pour répondre à cet acte de haine :

“Nous avions prévu une prise de parole que nous avons dû totalement modifier à la suite d’un événement qui s’est déroulé dans la nuit de samedi à dimanche dernier à Angers. En effet, le panneau qui se trouve à l’entrée du bâtiment qui abrite Quazar a été tagué avec ces mots : « Non aux homos », et la signalisation du local de l’association a été effacée. Comme une réponse au mot d’ordre de notre rassemblement de ce matin : « Pour nous, le Front national c’est non ! ». Mot d’ordre totalement assumé par notre association.

Nous ne savons pas, bien évidemment, qui sont les auteurs de ce tag. Comme d’habitude, ce n’est pas le courage qui les étouffe, ils ne signent jamais leurs œuvres, alors que Quazar ne se cache jamais dans l’anonymat. Nous allons bien entendu porter plainte. Mais la concordance entre la publication du communiqué de presse annonçant ce rassemblement de ce matin, communiqué signé entre autre par Quazar, et cet acte est pour le moins troublant. Troublant également la similitude entre notre mot d’ordre et la phrase taguée. Cela fait bien longtemps que nous n’avions pas vu à Angers une telle inscription sur un lieu public.

Il y a une différence fondamentale entre le fait de dire non au Front national et non aux homosexuels. Dire non au Front national et à sa candidate madame Le Pen s’inscrit dans un débat d’idée, on leur dit non à cause de ce qu’ils pensent, à cause de leurs propositions. Nous ne les attaquons pas sur leur personne, sur ce qu’ils sont, mais sur leurs idées.

Dire non aux homosexuels, c’est attaquer des personnes sur ce qu’elles sont, et non sur ce qu’elles pensent. L’orientation sexuelle n’est pas un choix, on ne décide pas un beau matin de devenir hétérosexuel ou homosexuel. Que l’on soit au FN ou ailleurs ! L’homophobie utilise les mêmes ressorts que le racisme, l’exclusion de celui que l’on considère comme différent, hors norme, dans une société que l’on veut formatée. D’où la volonté de ce parti d’attaquer les droits acquis par les personnes LGBT.

Dimanche matin, des demandeurs d’asile homosexuels accompagnés par notre association dans leur procédure sont venus à Quazar. Ils ont vu ce tag, et ont été profondément choqués et inquiets. Ils fuient leur pays parce que persécutés en raison de leur orientation sexuelle et ils trouvent à la porte de leur association LGBT, ici en France à Angers, ce message de haine ! Il est vrai que la politique appliquée par le Front national supprimerait de fait le droit d’asile. Et par exemple les Tchétchènes fuyant les massacres d’homosexuels dans le pays de Poutine, l’ami de madame Le Pen,  seraient livrées à leurs bourreaux par la France s’il advenait qu’ils demandent la protection de notre pays. Nous étions dimanche matin, au moment même où ces demandeurs d’asile découvraient le tag, au monument des fusillés à Belle-Beille pour, à l’occasion de la Journée du souvenir des victimes de la déportation, honorer la mémoire des victimes du nazisme et en particulier des victimes homosexuelles, les « triangles roses ». Quel symbole !

Ce climat de haine et d’exclusion est profondément inquiétant. Nous ne sommes absolument pas satisfaits des vagues propositions de monsieur Macron sur les questions LGBT, mais aussi sur le droit d’asile. Mais nous sommes au pied du mur, seuls les suffrages exprimés compteront dimanche soir, et la balance ne doit à aucun prix pencher du côté du parti d’extrême-droite. S’abstenir ou voter blanc, c’est donner toutes ses chances à la candidate du Front national. Voter Macron, c’est avant tout empêcher madame Le Pen d’accéder à l’Elysée. Et loin de signer un chèque en blanc au candidat d’En Marche, nous saurons nous mobiliser pour faire aboutir nos revendications. Nous savons le faire, nous l’avons déjà fait, et nous le ferons à nouveau.

L’association Quazar, centre lesbien, gay, bi et trans d’Angers appelle à faire barrage au Front national, et pour cela à glisser dans l’urne un bulletin de vote Macron.”

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