Quazar et Mediapart vous invitent au ciné-rencontre, mardi 27 juin, à Angers aux cinémas Les 400 Coups, autour de Guet-apens, des crimes invisibles, réalisé par Sarah Brethes, Mathieu Magnaudeix et David Perrotin. La réalité de l’homophobie et de la biphobie en 2023.
Fruit d’une enquête de plusieurs mois, ce film documentaire produit par Mediapart révèle l’ampleur d’un phénomène qu’on pouvait croire disparu : les pièges, parfois mortels, qui ciblent des homosexuels sur des applications ou des lieux de rencontre. Dix ans après la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe, et après la Journée mondiale de lutte contre les LGBTphobies le 17 mai, il démontre la persistance de l’homophobie en France. Il interroge aussi la façon dont la police et la justice répondent à ses agressions.
La voix du film est assurée par Eddy de Pretto, chanteur engagé contre l’homophobie.
Frapper des homosexuels pour les voler ou les humilier. Et, parfois, les tuer. Ces violences, ces crimes, existent encore dans la France de 2023. Pendant des mois, Sarah Brethes, Mathieu Magnaudeix et David Perrotin, journalistes à Mediapart, se sont plongé·es dans des dossiers judiciaires, ont rencontré des victimes de ces pièges, mais ont aussi interrogé leurs agresseurs, qui témoignent d’une homophobie viscérale ancrée dans la société. Ces agressions, ces crimes restent souvent invisibles parce qu’ils sont souvent traités comme des faits divers, mais aussi parce que les victimes ne portent pas plainte, très souvent par honte.
Il n’existe aucune statistique sur ces violences. En compilant la presse et les archives des associations LGBTQI+, les co-réalisateurs ont comptabilisé au moins 300 victimes de guet-apens homophobes depuis cinq ans, en très grande majorité des hommes gays ou bixexuels. Une victime par semaine.
Pour l’année 2022, le chiffre s’élève même à une victime tous les trois jours. Il reste toutefois très inférieur à la réalite car malgré l’apparence d’une acceptation plus grande de l’homosexualité dans la société, beaucoup de victimes se taisent, craignant que leur sexualité ne soit connue.
Le film questionne aussi le rôle des institutions, police et justice, dans la lutte contre l’homophobie et la biphobie. Dans un pays où l’homosexualité a été dépénalisée en 1982, comment la police accueille-t-elle les victimes de ces pièges ? La circonstance aggravante d’homophobie ou de biphobie (à raison de l’orientation sexuelle), entrée dans le code pénal en 2004, est-elle bien appréhendée par les magistrats ? Pourquoi la justice n’a-t-elle prononcé que onze condamnations pour guet-apens homophobes ces quatre dernières années ?
Après Media crash. Qui a tué le débat public ?, co-produit en 2022 par Mediapart et Premières lignes, projeté dans 150 salles de cinéma partout en France, Guet-apens, des crimes invisibles est le premier documentaire entièrement produit par Mediapart.
Diffusé depuis le mercredi 19 avril sur Mediapart, disponible pour les abonné·es du site, ce documentaire est projeté dans différentes salles et lieux en France, en lien avec des associations LGBTI+, dont Quazar, ou dans le cadre d’évènements autour de la lutte contre l’homophobie et la biphobie.
Guet-apens, des crimes invisibles
Réalisation: Sarah Brethes, Mathieu Magnaudeix et David Perrotin. Durée: 65 minutes. Produit par Mediapart.
Mardi 27 juin 2023, ciné-rencontre aux cinémas Les 400 Coups, 20h,
en présence de David Perrotin, journaliste et co-réalisteur de ce documentaire.
Prix habituels des 400 Coups. Réservation en ligne possible.
Sarah Brethes est journaliste au pôle enquête de Mediapart. Elle a travaillé pour l’Agence France-Presse, notamment aux service des informations sociales, puis en tant que reporter basée en Seine-Saint-Denis.
Mathieu Magnaudeix est co-responsable du pôle vidéo de Mediapart, ancien correspondant de Mediapart aux Etats-Unis.
David Perrotin est journaliste au pôle société de Mediapart et enquête sur les discriminations. Il a travaillé auparavant pour le média en ligne Loopsider.
